Le Musée de l'Eau

Dès l’entrée en forme de conduite forcée d’eau, le ton est donné. L’architecte fait entrer le visiteur par un gigantesque conduit qui rappelle celui de l’ancienne usine d’organsinage (torsion des files de soie) utilisant l’eau de la Bourne, l’entraîne ensuite dans un espace où l’eau apparaît au fond d’un puits d’images, puis au creux d’un (vrai) couloir climatique où est décryptée l’influence de l’eau sur le climat — ou plutôt où sont décryptés les climats, polaire, tempéré et tropical. Au bout d’une passerelle prolongeant le parcours, le visiteur n’a plus qu’à plonger les yeux : en contrebas, les eaux (limpides) de la Bourne lui rappellent, grandeur nature, la beauté de cet élément vital et universel…

Au gré des envies de sa visite, chacun(e) découvre « en quoi l’eau est source de vie ». L’eau est omniprésente dans le monde, ce qui la rend complexe et paradoxale. À la fois désirée pour son pouvoir fertile, elle est redoutée pour les catastrophes qu’elle entraîne. Elle est cette source vitale et curative mais devient vecteur de maladies et d’épidémies lorsqu’elle est impropre à la consommation. Au-dessus des cours d’eau navigables, l’eau inspire autant aux voyages qu’elle prive naturellement les échanges d’une rive à l’autre. L’eau est un bien public et nécessaire à tous, mais n’appartient à personne. L’eau est parfois dormante : elle apaise, inspire, mais parfois se réveille, en furie, et devient dévastatrice par ses crues. Son absence est méprisante lorsqu’elle est responsable de sécheresse. Eau menaçante, elle est à son tour menacée.
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